Canalblog
Suivre ce blog Administration + Créer mon blog

LA PLUME D'YGAR

27 janvier 2013

Privilégié ! Quel enfer

C’est un monde, tout de même, de ne pouvoir jouir en toute quiétude de nos privilèges et prébendes.

Rouler en Jaguar sans susciter la jalousie, taster du caviar sans avoir face à vous des crevards indécents qui mendient.

 

En plusse, ils polluent l’atmosphère. Pas écolo ces gens-là. Des mendiants ! Saint Antoine quelle horreur. Passer une semaine hivernale sur une île paradisiaque, les Marquises, et revenir tout bronzé soulève les regards envieux des usagers palots du métropolitain. Ces idiots ne tiennent pas compte des souffrances que nous endurons à bronzer, dans notre transat une pressade d’orange bio à portée de main.

 

Précision : je ne fréquente pas la RATP, trop chaud en ces lieux malsain pour la santé. Comment voulez-vous que dans ces conditions que le banlieusard (mon Dieu quel vilain mot !) ne tombe régulièrement malade. Inconscients ! Vous creusez votre propre tombe mais aussi le déficit de la Sécu.

Je souligne le fait que : en faisant nos courses chez Fauchon ou Dalloyeau nous fournissons du travail à quelques galériens même pas reconnaissants. Et à Tignes ou Chamonix à quelques rustauds de montagnards. Encore que dans ce cas j’émettrais une réserve car sur les photos souvenirs ils font très couleurs locales ces bipèdes indigènes. Ils sont rustauds s’expriment dans un français dit verlan. C’est d’un comique. Par exemple ils ne disent pas CON (excusez le vulgaire) mais NOC. Mon dieu que de crise de rire avec Marie-Chantal.

Le verlan consiste à lire à l’envers les mots. Comme les arabes quoi.

Je tiens à souligner que je suis un humaniste chrétien donc insoupçonnable côté racisme. Je m’affiche comme anti-musulman, j’abhorre le couscous, se vêtir d’une djellaba c’est d’une inélégance et pourquoi pas en chemise de nuit (je ne puis m’empêcher de réprimer un rictus tant mon humour est subtil) et puis c’est indécent d’exposer à la vue du public ses atouts arrières à l’occasion des prières, suscitant cette réaction de mon ami Pierre-André-Marie : Je te foutrai un coup de pied au c… à tout ça direction La Mecque. P.A.M. ferait pam-pam à tous ces culs culs. Il est d’un drôle mon Pierrot. Bon reconnaissons qu’il y a trop de juif dans la finance et le journalisme. Honnêtement trop c’est trop.

Est-ce que nous, LES PRIVILEGIES, nous réclamons un quota ?

Non. Car nous, nous savons nous tenir. Nous. Et que dire de la kippa ? Une petite brise et hop dans le caniveau. Et même certains juifs dits orthodoxes se baladent avec des tresses. Enfin, messieur,s assumez donc votre genre et laissez ces horribles tresses à quelques tribus négroïdes d’Afrique subéquatoriale.

Et cette pauvre jeunesse déboussolée qui s’affiche avec ces grosses tresses plates des rastas. Je te raserai tout ça comme à la Libération pour les femmes qui ont fricoté  avec les Frigolins.

En conclusion : nous ne pouvons jouir pleinement et en toute quiétude de nos biens transmis de père en fils. Heureusement que Françoué le Flasque a renoncé à imposer à 75% les hauts revenus. J’ai lu dernièrement dans un support objectif : National-Hebdo que la France comptait 900 000 pauvres qui gagnent moins de 900 euros par mois. Encore heureux ! Au Sahel ils survivent avec 1 euro par jour… et en plus ils ont l’impudence de se plaindre.

 Je vous quitte à regret car je dois partir en mission humanitaire

à Passy pour aider à la lutte contre l’obésité.

A trop manger de foie gras de canard truffé, voilà les résultats.

Quelle misère que l’aisance.

 

 

Publicité
Publicité
26 janvier 2013

Assez de salades, NANTIS, BALANCEZ L'OSEILLE

 

dessin_hiboux

Grandange-Florange :

Fanfan, capitaine Régécolor,

pédale dans la vase.

Nous, nous sombrons

avec le pédalo fangeux.

Le capitaine vasouillard n’a pas de parole - demandez aux gars de Florange - mais il roule des mécaniques, sur son fauteuil empire (bien trop grand pour Fanfan le Petit) Le verbe vide au secours de l’incapacité à agir. Sur ce radeau en déshérence, médusé, je constate que certains ont encore les pieds au sec : les Mital, Pinaut, Sellières, Ricard, LVMH, Pierre Peugeot dit Pépé Dollars. Ces dames peuvent encore se protéger du grand froid avec un carré Hermès à 500 euros. D’autres ont déjà regagné des terres plus hospitalières. Obélix, le ventru incontinent, va se goinfrer de frites et de moules en Belgique. Aznavour, le radoteur chauve, bronze au bord du Lac Léman seule mamie Bettancourt est fidèle à son poste en son hôtel particulier en effet toutou ne supporterait pas le voyage. Et puis ne causez pas de “pauvres” -quel vilain mot- qui peut écorcher certaines oreilles sensibles de Neuilly mais plutôt de : “indigents”.

Restez corrects bande de grossiers crevards. Bienheureux les fauchés car le royaume de Dieu leur appartient. Le papa Bénêt XVI leur promet le paradis bien au chaud entouré d’Elfes vierges.

D’ici là pas question de toucher au grisbi : le Royaume Terrestre des biens de l’église.

 

Balancez l’oseille.

La barboteuse Duflot patauge (avec un nom pareil !) dans ce cloaque et veut réquisitionner. Verts de rage des sans toits crèvent dans la rue. Expirer en public au seuil des montagnes de bouffe des Grands Magasins, ça fait tâche. Moralité : pour quelques semaines on va les placer en couveuse et les concentrer dans des centres. Centres concentrationnaires ! Ça ne vous rappelle rien ? Et puis début mars tout ce beau linge (façon de parler) dehors. Les gens de robe (précision : ce sont des créatures du genre mâle. En principe !) tout de charité chrétienne confit s’indignent : Mais on en fait déjà beaucoup ! Peut être oui, mais ce n’est pas assez. De toute façon les “nouveaux” pauvres ils sont clandestins. “Nouveaux” : pourquoi donc ? Et les anciens ? Nouveau car leur découverte est récente. Ce sont des petits fonctionnaires veufs isolés en pleine Corrèze, des paysans célibataires relégués sur leur Causse neigeux, des mamies octogénaires qui achètent 7 boîtes de Canigou par semaine et des pâtes pour chien à Leader Price. Précision : elles n’ont ni chien, ni chat !!!

 

Les “nouveaux” pauvres ne rentrent pas dans les statistiques car ils ne se manifestent pas. Leur vie durant ils ont appris à survivre dans la discrétion sans déranger qui que ce soit. Ils ont honte de mendier leur dû et ne font pas la queue aux Restos du Cœur, à l’Epicerie Sociale ou au Secours catholique. D’autres ne réclament même pas un RSA auquel pourtant ils ont droit soit par ignorance, soit par lassitude les démarches sont trop compliquées, soit par honte.

 

Il est temps de faire rendre gorge à ces fouteurs de malheur.

Pas de quartier pour les affameurs du peuple.

 

Notre république s’enorgueillit d’être : libre, égale et fraternelle. Fraternité, exclusivement, sur les frontons de toutes les mairies, point dans la rue. Marre du virtuel idéalisé qui nous donne bonne conscience. Marre de verser notre obole pour répondre chaque année aux appels larmoyants des professionnels de la compassion. Marre que la fraternité ne s’exerce qu’entre pauvre.

 

Je renie cette France

qui me colle la honte.

26 janvier 2013

LA VALSE DES PITRES

 

123crane

…à mourir de rire. Pas sûr.

 

Ils s’affichent, s’exhibent  à la téloche en toute indécence

ou/et inconscience Ils se vautrent au ras des caniveaux nauséeux. 

Au top des pires pitres relevons le haut du panier, autant que faire se peut.

Dans la série : grotesque. Cyril Hanouna qui annone sur D8 dans ce qu’on doit nommer «émission» Touche pas à mon poste. Ben mon pote tu risques rien que je te le chourave ton poste à déchets. Face de goret à l’œil bien enfoncé au fond de l’orbite, au regard de taupe, de teint cireux sale il toise de par son salaire nos ministres. Ce clown affligeant passe son temps à être plié en quatre en réponse aux jeux de mots vasouillards de VIP sortis de je ne sais quelle boîte à glandeurs. Des cachetonneurs grotesques qui tapinent sur toutes les chaînes avec leur humour de ravagés. Naturellement barbe de trois jours car c’est branché now. Voir Bartès du Petit Journal de Canal+.

Passons au sexe dit faible, parité oblige. Une vieille jument de retour : La Frigide Barjot. Elle barjote et radote depuis Le Palace de Fabrice Emaer avec son Jules du groupe Jalon (pastiche de presse) Son cheval de bataille : le mariage des nikés/nikeurs. Autant Brigitte fut une (très) ravissante idiote, autant La Frigide est une repoussante idiote, fripée de surcroit. Aux longs cheveux filasses avec des joues ravinées de  rides abyssales à donner le vertige. Elle ne fait pas dans la dentelle et finit même par indisposer notre Episcopat. La Croisée anti-tapette a sa mouche à merde, comme tout le monde à son juif ou son nègre chez lui, en la personne de Xavier Bongibault, qui par mimétisme face à son idole s’est fait décolorer le poil crânien. Xavier, première lieutenante et contre, tout contre le mariage des hommes entre eux avec des arguments clefs genre : Mais qui fait la femme ? On est prié de s’esclaffer de rire comme chez Hanouna. Xavier au gibet ! perçoit mon oreille interne.

Retour au sexe fort : Prince Harry, le fiston de Charles grandes zoreilles. Il en a et il les montre : à poil à Las Vegas au cours d’un strip poker. Il tue des talibans, détruit dirait notre Flamby-Présidentiel, et il commente en faisant un parallèle avec les jeux vidéo qu’il pratique avec assiduité. Les talibans, des spécialistes, l’accusent d’être un attardé mental. S’ils l’affirment on peut les croire sur parole.

Le tandem de choc : Crétine Boudin du Parti Crétin Démocrate (ou PcD) et Tétine Morano la poissonnière de Metz.  La Boudin relookée, brunasse frisottée, toujours collée à sa bible qui n’a pas tiré les leçons du Pacs et l’autre en concurrence sérieuse pour la politique la plus populacière.

Par pitié, je ne mentionnerai pas Valoche Trieweler qui tente désespérément de passer inaperçue derrière sa perruque échevelée. Ma sorcière mal aimée a bien mérité de se placardiser.

Zahia, l'horrible poupée de cire, grande pipeuse aux yeux de l’éternel nous présente sa nouvelle collec, en présence de Bernie Chichi ( ?) où elle se montre en virginale bergère siliconée, un agnelet dans les bras avec en second plan deux oreilles d’âne. Référence biblique pour faire plaisir au boudin de sacristie.

Au niveau parité,

je ne sais pas trop dans quelle catégorie rentrer  l’asexué bébé joufflu :

Justin Bieber qui doit encore téter la mamma. 

4 septembre 2012

S Y L V A I N L ' A D O U B E M E N T P A R T I C U L I E R

 

biket_orientalist                                                        SOUVENIRS, SOUVENIRS... ET FANTASMES

les chames maures me poursuivent, comme Gide,

depuis mon séjour à Tanger.

Très tôt j’ai eu un petit parrain : le chevaleresque Sylvain. Il est à l’école des grands car il commence à se raser le duvet. Imaginez il est en 4ème. Même qu’il est grand de 15 ans. Moi je suis encore chez les petits. Il me protège car il est musclé et il m’a dit qu’il est mon parrain si j’accepte. Naturellement j’ai répondu : oui tonton. Même qu’il m’a dit : Maintenant tu es mon filleul, je vais m’occuper de toi et tu dois m’obéir sinon tu seras puni. Je lui ai juré, croix de bois croix de fer, que je serai discipliné.

Il est bardé de diplômes avec son Certif d’étude primaires et son brevet de natation. Il est très cultivé car il speake english et fait des déclinaisons en latin. Il m’impressionne, car à quoi ça peut bien servir une langue morte ? Sylvain me répond qu’il fait ses humanités. Quand je vous dis qu’il est très intelligent vous devinez, maintenant pourquoi. En plus il est chef chez les scouts avec une belle tenue bleue marine et un foulard jaune. Il a un totem : Toro bravo. De plus il est très beau et il sent bon l’eau de Cologne Saint Michel. Il ne lui manque qu’un cheval blanc à mon petit prince. Petit c’est vite dit car il est grand comme 1m50. D’ailleurs il m’a lu un bouquin qui lui est dédié : Le petit Prince écrit par un Saint avec à chaque page des dessins de lui dedans.

Tous les matins, il arrive à l’école avec son pantalon à manches longues, une ceinture en cuir, une chemisette blanche avec ses initiales sur la pochette et des chaussures noires, à lacets, bien cirées. Il donne l’impression de marcher sur des étoiles. Un cran brillantiné lui barre le front, ses cheveux frisottent. Ils sont blonds comme le blé. Ça c’est que la vérité. Ses yeux sont verts comme les pommes et ses deux lèvres bien dessinées et rouge comme des cerises. Toutes les filles veulent être sa fiancée, mais lui il veut pas d’une femme car ce sont des punaises, comme il dit. Il mâche à la récré des Malabars et fait de grosses bulles que je m’amuse à percer. En cachette, dans les toilettes, il fume avec des grands des cigarettes P4, puis il crache parterre. Dans son porte feuille il a collectionné des photos de femmes toutes nues.

Il me dit que ce sont ses copines en me faisant un clin d’œil. J’ai bien compris, je suis pas idiot, que ce sont ses maîtresses qu’il voit en cachette car il ne m’en a jamais présenté une. C’est normal, car je suis encore trop petit. Ces choses là c’est pour les grands, moi je m’en fous qu’il aille voir les filles. Il m’a promis de m’expliquer ce qu’on fait avec les filles. Il me montrera comment faire. Bof, si ça lui fait plaisir. De toute façon j’ai promis obéissance et c’est lui qu’est le patron. Son grand-père Rodrigo nous appelle la doublette. Quand y en a un qui pointe son museau, l’autre il est dans l’ombre. Moi je suis bien content d’avoir ce grand frère. C’est pas tout le monde qui a cette chance. Tous les dimanches, avec sa grand-mère Dolorès il va à la messe dans la grande cathédrale Saint Jute dans son costume avec une cravate. Cette année il passe sa communion solennelle avec une grande aube blanche. Il l’a enfilé devant moi, je lui ai dit qu’il ressemblait à une fille. Ça ne lui a pas plus du tout il m’a dit que c’était moi la fille. Moi j’ai dit oui car je lui obéis mais j’ai pas compris pourquoi qu’il me disait des choses pareilles.

Je porte pas des jupes et puis je pleure pas pour un oui ou pour un non. A la récré il partage son pain au chocolat avec moi et moi je lui donne des tranches d’orange. Les filles disent que je suis sa chochotte et ça le fout en pétard. Il leur répond quelles ont un petit pois dans la tête et quelles sont pas belles comme des sorcières. Il est élégant car il pourrait les traiter de conne. Mais il  aime pas les vulgarités.

Quand je dis que quelqu’un est une salope il me fait de gros yeux noirs et me demande de parler propre. D’ailleurs au niveau hygiène il est très méticuleux. Il contrôle pour savoir si j’ai ma culotte Petit bateau propre chaque matin. Une fois il m’a même donné une fessée parce que j’étais un peu sale. J’ai crié beaucoup et un peu pleuré. J’ai fait semblant, parce que après il s’est excusé et m’a fait plein de câlins et de bisous de partout. Un mercredi soir, il m’a fait des baisers sur les fesses. Moi j’ai trouvé ça bizarre mais je l’ai remercié et lui ai proposé de faire pareil. Il a sorti sa zigounette car il préférait que je la baise. Pour moi c’est pareil mais je préfère ses fesses car elles sont plus grosses. Il baisse son slip aux éléphants roses imprimés, je suis surpris car il a une petite moustache, comme l’Adolf qu’on voit à la Radiola, qu’il ne se rase jamais. Il a des cheveux sur les jambes mais pas sur ses longues cuisses avec des muscles de partout car il fait du vélo comme Poupou. Comme lui, quand je serai grand, j’aurai des mollets bien durs.  Au début, il me dit de lécher les deux boules de glace mais de pas les mordre car elles sont fragiles. Elles sont tièdes au goût de lavande qu’il me dit. Moi je préfère celles au chocolat. Sylvain me dit que Mamadou a deux grosses billes à ce parfum. Sa biroute molle, beaucoup grosse de 10 cm au moins, est bien au chaud dans les cheveux. Sur ses indications je fais de petits baisers à son cornet chauve et tout blanc comme la neige en hiver.

Elle devient très longue comme 15 cm, épaisse comme une courgette et dure comme du bois et sort subitement de son nid poilu raide comme un serpent qui se dresse. Et puis elle tenait toute seule, normal Sylvain sait faire les pieds au mur car il est très sport. C’est vrai que j’ai un peu peur surtout quand a surgi un casque tout rouge, comme portent les allemands quand ils font la guerre aux français. Et là il m’a enfoncé plein la tête et que j’ai toute sa biroute dedans la bouche et même que je vais vomir. Et là, je comprends pas pourquoi, il a éternué et m’a craché sur les lèvres. Peut être qu’il est pas content. J’avais peur qu’il m’engueule et qu’il me fasse ses épouvantables gros yeux noirs. Mais non, qu’il a dit : Ah ! Que c’est bon ma chérie, tu es ma petite copine. Puis il m’a embrassé sur le front en me disant : Merci ma petite. Il est toujours très poli avec moi.  Il a allumé une cigarette en riant et en disant : Tiens je me fais une pipe. Il a toussé. Il a dit un mot bizarre du genre bonne fella … quelque chose. J’ai pas demandé de répéter, car il doit savoir car il fait la science à la grande école. Il m’a donné comme consigne de n’en parler à personne car c’était un secret personnel entre nous deux. Il a dit très sérieusement : C’est notre intimité. Il parle bien Sylvain et il m’apprend des mots compliqués comme : sidonie, masturbâton que c’est prendre sa bite plein la main et la secouer, la bite qui est une grosse biroute, le jute qui est le sirop qui sort par la fente du casque. D’ailleurs que c’est pas bon car ça colle sur les lèvres si on s’essuie pas tout de suite. Mais je me rappelle pas de tous. Il a beaucoup d’imagination et parle comme un poète.

Jusqu’à notre majorité, la doublette a fonctionné à merveille. Sylvain est un excellent pointeur. Nos jeux innocents le devinrent de moins en moins et de particuliers ils devinrent très particuliers. Mon initiateur est doué en la matière et l’élève dépasse rapidement le maître.

Je me suis promis d’être impudique mais arrivé à ce stade je bloque. Non point qu’une quelconque honte m’habite car je serais très heureux de vous faire partager ces moments d’intense bonheur mais il m’est impossible de soulever plus le couvercle.

Les jeux interdits ne l’étaient point. Je suis resté, très, très joueur.

4 septembre 2012

SAINE HAINE de soi et des autres

En hommage à mon maître en écriture : Céline

identit___Net_B

S A I N E   H A I N E  !

-0-

“ J’ai mérité la haine universelle de la société de mon temps.

J’aurais été fâché d’avoir d’autres mérites aux yeux d’une telle société ”

Guy Debord

-0-

L’aube venu, quand j’évacue mon taudis je suis contraint de croiser mes semblables, minables devrais-je plutôt écrire, un haut le cœur me saisit à la gorge. Une bouffée fielleuse grimpe du fion.  Nausées bileuses. Fruit du courroux des cœurs forts et puissants (Zola) Du même dans mes haines ; si je vaux un tant soi peu c’est que je suis seul et que je hais. Je hais, j’exècre, j’abhorre, j’abomine, je vomis sur tout et sur tous. Cette précieuse liqueur baudelairienne, poison plus cher que celui des Borgia, car il est fait de mon sang contaminé, de mon sommeil cauchemardesque. J’en suis avare, c’est l’encre spermatique de mon talent. Je déteste légitimement mes semblables : épaves formatées, inconscientes de leurs conditionnements désespérément pendues à leurs manies. Meute pleutre. Harde en guenille. Clique bêlante. Zéros en nombre. Zéros évidés. Zéros translucides. Zéros évanescents. Des bulles excavées et percées.

Néant dans un vide sidéral

Et moi, lâche, qui clapote dans cette mare stagnante et fétide. Contaminé. Mais avant de servir de pâture à la vermine dans une fosse publique, il faut que j’accouche aux forceps mon exécration de l’autre. De vous. De toi qui me lis. Le dégoût que vous m’inspirez jusqu’à l’écœurement. Picarro bouffon je m’assume et m’amuse. Vos lâchetés et faiblesses me ragaillardissent. Saine haine, tu m’es moteur. Pas de bornes, pas de nuances dans l’abhorration qui aiguise et stimule ma plume bâtarde. Je suis un brave chevalier qui monte célibataire et s’expose corps et âmes au Pont d’Arcole. Je guerroie à l’avant-garde pendant que les planqués sirotent leur Dom Pérignon à l’arrière, comptant les points qui leurs donneront droit à galons, décorations et bimbeloteries autrement baptisée : Légion d’honneur. Quelle horreur ! La seule fanfreluche que j’exhibe avec fierté : FILS DU PEUPLE. Je n’ai rien fait pour l’obtenir, comme les honorés au demeurant, mais je me l’épingle sans vergogne. J’ai l’âme sale mais moins pourrie que la moyenne. Tout est bon : insultes, mensonges, sarcasmes, vilénies, calomnies mariant dans une mare croupissante et glauque de grossièretés. J’ai ma devise pendue en bandoulière : “omnium porcorum porcissimus”

 

Le plus porc de tous les porcs

20

 Je me fagote en peau d’épouvantable crotale lubrique et pervers, sépulcre d’abomination. Gens de bonne compagnie haïssez le satire que je suis car je ne vous épargnerai pas. Je ne suis rien. Je fais surtout le mal. Le bien si rarement, c’est ma seule faiblesse. J’obéis toujours quand j’ordonne. Je reçois plus que je ne donne. Rejetez-moi. L’âge venant, la haine de moi ne fait que grandir. Je suis un vieux échalas édenté, décrépis, pontifiant, nostalgique du bon temps d’antan. Une vomissure de réactionnaire qui convulse misérablement dans son taudis poisseux. Je plante votre torchon tricolore dans le fumier. A bas la démocrassouille. A bas les démocrassouillards et autres politicards. Impuissant devant ma lente décomposition, plusieurs mois de déchéance physique : jambes boursouflées, ventre au bord de l’implosion, jambes infestées de boutons, pieds boursouflés sur un visage décharné, cadavérique, masque de cire à la Joe Bousquet, peau collée sur un squelette. Mort-vivant je suis. Je suis entrain de tirer définitivement le rideau noir de ma vie. Qu’on me laisse crever en paix. Seul, comme un clébard. Que personne ne m’assiste. Je veux être le seul spectateur de ma putréfaction.

Je sens monter mollement, depuis mon bas ventre, une pesante barre. Cette assurée ascension m’oppresse. Elle me paraît inexorable, aucun obstacle ne saurait la stopper. Elle poursuit avec assurance son chemin vers je ne sais quelle destination.

Quel est le but ? Plus elle s’approche de ma gorge, plus j’angoisse. Cette chose veut m’étrangler, m’étouffer.  Je suis opprimé, compressé, je me dégrafe et sue d’abondance. Je macère dans mon âcre jus fait de sang pourrave. Cancer des tapioles oblige. Merci saigneur. Seigneur, t’as oublié ta miséricorde dans le pissoir où tu t’es

Piné Saint Popaul. Petit salopard !

 

Le rideau tombe

 Fermeture définitive. Ma fin est annoncée. Inéluctable. Je serai fauché dans une trentaine de jours. Je puis être aussi précis puisque je compte m’anéantir. Car à l’image de Crevel : l’élan de mort me transporte. Je souhaite en avoir le courage.

De tous temps je suis fasciné par le suicide. Le hara kiri mystique de Mishima, Gary en tenue de Compagnon de la Libération qui se flingue avec son Mauser dans son lit, Bory qui s’absente définitivement après une déception amoureuse, Navarre, Arenas et tant, et tant. Le suicide est un exercice de liberté et de maîtrise de sa vie. Je n’ai pas choisi d’être là, ici et maintenant, pourquoi vouloir m’empêcher de choisir ma porte de sortie ?

Ce plaisir si simple, ce noble exercice de liberté. Hemingway, tu es devenu ton propre gibier, Crevel pulsion de mort, Reinaldo, à 47 ans, tu as courageusement arpenté la colline de l’ange noir, Cyril l’amour t’a condamné, Jean-Louis mortelle maladie d’amour, Hervé ton protocole avec Thanatos ne fut nullement compassionnel, Yves un maléfique galopin a bouffé ton corps, Romain ta vie était derrière toi pourquoi s’entêter ? Pier Paolo, tu as délégué Pino pour commettre l’acte impur, Yukio, tu as tombé théâtralement le masque.

 

Décomposition-Provocation

Je me suis rendu compte que même mon désespoir ne sert plus à rien et n’a de sens. Personne n’est interpellé. Je m’époumone dans un désert meublé de millions de sourdingues, êtres dits vivants. La mort n’est qu’une partie de ma trajectoire de vie, je suis né pour mourir. L’immortalité ? Quelle prétention. Une vie paradisiaque avec au menu perpétuel : la pomme d’Adam. Indigestion diarrhétique. Non merci, pas pour moi, ça. Je n’ai pas choisi d’être là, ici et maintenant, pourquoi vouloir m’empêcher de choisir ma porte de sortie ? Ce plaisir si simple, ce noble exercice de liberté. Les belles âmes s’indignent de l’euthanasie, hurlent à l’eugénisme et glorifient l’acharnement thérapeutique dans des mouroirs indignes de l’ordure Goebbels. Facile à écrire : Celui qui a appris à mourir, a désappris à servir. Je n’ai jamais servi, nativement réfractaire à toute forme d’autorité. Un sage à proclamé : Il est plus facile de mourir que de vivre. Oui mais avoir le courage de se mourir ?

Cette vie : insupportable. Mais je suis trop lâche pour l’abréger. Je ne suis ni Gary, ni Mishima.

 

Né en 1951 – Néant 20..

Thanatos a cruellement sévi dans mon champs d’amitié et fauché de prometteurs fleurons : Boubou de l’Huma Dimanche, Kriss couturier, Michou mon coiffeur, Fanchon le Compagnon du Devoir, et tant d’autres. Mon arbre de vie est sérieusement émondé : Popo la théâtreuse du Canau de Montpellier, Pierrot grand frère mon camarade ambassadeur, Gastounet de Narbonne.

Je me retrouve sans bras ni jambe, seul le tronc résiste encore. Mais pour combien de temps ? La rubrique nécrologique du régional me paraît particulièrement prédestinée. Je suis presque étonné de ne pas y lire mon nom. Mon père vient d’inaugurer notre dernier gîte des familles. Ma plaque est prête :

“Ici gît un homme libre. Je fus mon seul dieu et maître”.

Dernière facétie. Dernières volontés. Mes cendres seront répandues par plein vent du haut de la falaise de La Franqui portées jusqu’au Maghreb, ma terre d’amour, où je rejoindrai mes sœurs et frères de cœur. Mes gémissements ne sont points doléances. Je ne suis pas à plaindre. Et ne veux pas l’être. La compassion m’est tout autant insupportable que la charité. L’heure a sonné du solde de tout compte, mais je n’ai de compte à rendre à personne sinon à ma conscience. De biens grands mots pour dire tout simplement que je n’ai pas à avoir honte de la vie que j’ai menée. Vie faite de bric et de broc, avec une constante : mon bon plaisir.

Hédoniste des choses, rabelaisien de la chair. J’ai pratiqué la politique de l’autruche en prenant la fuite. A quoi bon perdre son temps en explications quand le combat est perdu d’avance. J’ai longtemps considéré la fuite comme une lâcheté, comme un refus du réel. La lecture de l’ouvrage d’Henri Laborit “Eloge de la fuite” m’a réconforté. Je n’ai pas lu les 190 pages poche de Laborit, trop dense, mais j’ai retenu que :

Se révolter, c’est courir à sa perte, car la révolte, si elle se réalise en groupe, retrouve aussitôt une échelle hiérarchique de soumission à l’intérieur du groupe, et la révolte, seule, aboutit rapidement à la soumission du révolté. Il ne reste plus que la fuite.

 

                                                                               foto_croix_basta

M’enterrez pas sitôt, bande de naze

«La maladie ne fabrique pas l'écrivain. L'écrivain l'utilise, comme il utilise tout. En d'autres temps, a-t-on déclaré une culture de la syphilis ou de la tuberculose? Maupassant ne s'affiche pas comme l'écrivain de la syphilis. Pas plus qu'Albert Camus ou Thomas Bernhard ne sont ceux de la tuberculose. Le sida, la tuberculose, la syphilis deviennent le prétexte qui offre à l'écrivain son dialogue avec la mort. C'est cette confrontation qui nourrit leurs livres.» M. de Rabaudy (L’Express)

“La mort, on la bâillonne, on la censure, on tente de la noyer dans le désinfectant, de l’étouffer dans la glace. Moi je veux lui laisser sa voix puissante et qu’elle chante, diva à travers mon corps.” Hervé Guibert.

Ne m’enterrez pas sitôt bande de naze. Je suis toujours là et je vis, je m’empiffre, je bouquine, j’écris et je baise. Ne vous en déplaise. Je jouis de tout à tout instant.

Certes, nombre de mes frères sont partis. Simplement ils ont oublié de prendre le billet retour. Insouciants petits cons. Bande de veinards, maintenant vous touzez avec les anges, courtisés qu’ils sont par des éphèbes blonds sous le regard lubrique de Cyril Collard, Hervé Guibert et Yves Navarre. Grace à cette putain de maladie, merci, je goûte encore plus la vie. Maitre Sida m’a boosté. Une minute de gagnée vaut trois heures de baise effrénée. Ma création littéraire a explosé. J’ai pris le recul nécessaire, élagué l’accessoire, je plonge de suite à l’essentiel. Quand je vois autour de moi, la masse absorbée par le quotidien et le matériel je me marre.

Chaque matin quand je fuis mon taudis et que je suis contraint de croiser mes «semblables» j’ai un haut le cœur. Une aigreur fielleuse me monte du fion. Fruit de l’indignation des cœurs forts et puissants (Mimile Zola dans le texte) Détestation légitime de ces pauvres épaves formatées, inconscientes de leurs conditionnements, pendues à leurs manies. Dépouillez-les de ces oripeaux, nus comme des vers, il n’y a rien. Des zéros en nombre. Des zéros évidés, translucides, évanescents. Des corps qui n’abritent rien.

Dire que je marine dans cette mare fétide et contaminatrice. Mais, avant de servir de pâture à la vermine dans une fosse publique, il faut que j’accouche mon exécration de l’autre, le dégoût que vous m’inspirez jusqu’à l’écœurement. Picaro bouffon, j’assume et m’amuse de vos lâchetés et faiblesse. Saine haine tu m’es moteur. Deux désagrégés en lettres, sœur Anne (Boquel) et Etienne Kern viennent de commettre (sic) Une histoire des haines d’écrivains. Ils relèvent : la haine fait partie intégrante de la condition littéraire. Je revendique donc, légitimement, le titre de Céline du XXIième parrainé par Dieu la Rochelle avec comme tuteur Doriot. Mes exécrations pestilentielles relèvent donc de la création littéraire. Je suis un grand romancier original pas un Proust timoré et faux derche, pas un Dédé Gide cul-pabilisant tourmenté vu ses amitiés particulières au Maghreb. La faute à ces minots de crouilles avec leur jasmin à l’oreille. Craquants comme des petits beurs. Pas de bornes, pas de nuances dans l’abhorration qui aiguise et stimule ma plume bâtarde.

© JPP2012

Publicité
Publicité
LA PLUME D'YGAR
  • l'écrit m'est vital. Cet oxygène est un moteur, me booste. L'écrit est nécessité, c'est l'oxygène de ma création. Dès que j'ai une plume en main, ou à défaut un clavier, mon vécu est transposé, transcendé, romantisé. Découvrez q
  • Accueil du blog
  • Créer un blog avec CanalBlog
Publicité
Archives
Publicité